Entreprises : Soyons proactives sur les enjeux de société !
Entreprises : Soyons proactives sur les enjeux de société !
Voici la réponse de six grands groupes à l’appel lancé aux dirigeantes et dirigeants d’entreprise par plus de 90% des citoyens consultés dans 3 pays (France, Allemagne, Pologne). Une attente qui sous-entend un certain niveau de confiance envers les entreprises pour qu’elles prennent part aux grands enjeux de société et fournissent des résultats concrets et vérifiables.
Cette enquête a notamment pour objet d’évaluer la perception des grands enjeux de société pour les prochaines années, et plus particulièrement le rôle que doit y tenir l’entreprise. Réalisée par l’Ifop à la fin de l’année 2018, elle est à l’initiative des 6 groupes – Air Liquide, ENGIE, Michelin, Sanofi, Solvay et SUEZ – partenaires de l’Observatoire de la Matérialité, porté par l’Institut du Capitalisme Responsable.
Trois enseignements majeurs
1/ Les deux priorités citoyennes : l’environnement et la cohésion sociale
L’environnement dans le « top 3 » des enjeux prioritaires des trois pays
- Plus d’un Français sur deux cite spontanément le climat, la transition écologique, la raréfaction des ressources, la pollution ou encore la biodiversité comme priorités pour les prochaines années. Cela ressort de manière assez homogène dans toutes les tranches de la population.
- Quant aux Allemands et aux Polonais, s’ils se montrent un peu plus réservés, ils placent tout de même la question environnementale en seconde position de leurs enjeux prioritaires.
La cohésion sociale : une expression différente selon les pays, mais une priorité pour tous
- En France, l’emploi / le chômage est cité comme le deuxième enjeu majeur de la décennie, avec 31% des suffrages. Un choix partagé en Allemagne, où l’immigration & l’insertion – sur la première marche du podium avec 40% – sont étroitement liées au déficit de main d’œuvre. En Pologne également, où l’emploi constitue un moyen d’accès à la santé.
- À noter, la lutte contre le terrorisme clôt le « top 3 » français avec 25% des citations, alors que seuls 13% des Allemands et 10% des Polonais y font référence.
- Dans les trois pays, les plus jeunes affichent des perceptions homogènes avec le reste de la population mais se montrent légèrement plus sensibles à la réduction des inégalités et aux nouvelles technologies.
2/ L’entreprise : fortement attendue… et observée !
Les citoyens des 3 pays sont unanimes : ils attendent des entreprises qu’elles se positionnent et agissent sur les enjeux de société de façon proactive. Un plébiscite en France avec 95% des suffrages.
Logiquement, les enjeux prioritaires sont corrélés aux domaines d’activité. Par exemple, le secteur bancaire et financier est davantage attendu sur la cyber-sécurité et la protection des données, tandis que l’Énergie l’est sur le changement climatique.
Pour les citoyens européens, la force de l’engagement des entreprises repose essentiellement sur leur exposition aux enjeux auxquels elles devront faire face. Une perception plutôt « en réaction à » du rôle de l’entreprise, qui s’observe davantage en France qu’en Allemagne ou en Pologne :
- En second lieu, les Allemands voient une raison d’augmenter les profits de l’entreprise (40%) ;
- Les Polonais quant à eux pensent plutôt à l’avantage concurrentiel et l’innovation (33%) ;
- Les Français, plus sceptiques, citent l’image de marque et la réputation (35%) ou encore les contraintes réglementaires nationales et européennes (33%).
De même, concernant l’information délivrée par les entreprises, les Français se montrent de loin les plus exigeants : environ un Français sur trois considère qu’elle est sincère, complète et claire, alors que les Allemands et les Polonais se situent entre 42% et 57% sur ces mêmes critères.
68% des citoyens interrogés – particulièrement les Français à 71% – évaluent les actions des entreprises en fonction de résultats concrets et vérifiables, signifiant la capacité de ces dernières à les produire, ce qui est particulièrement positif.
À noter, les prises de parole et de position des dirigeantes et dirigeants n’arrivent qu’en dernière position (à 33%).
3/ L’État et les entreprises : des rôles partagés… et convergents
Dans chacun des trois pays, les deux acteurs les plus attendus sur les enjeux de société sont l’État et l’entreprise, loin devant les ONG, les collectivités, les investisseurs, les salariés, etc. Des résultats qui témoignent de la transition en cours : l’État et les entreprises doivent construire une nouvelle complémentarité d’action.
Ce que l’on attend en priorité de l’État varie d’un pays à l’autre :
- la sécurité en France (56%) ;
- le respect des droits humains en Allemagne (42%) ;
- la transparence des actions publiques/privées en Pologne (49%).
L’entreprise est placée dans un rôle prépondérant sur celui de l’État dans trois domaines en particulier :
- L’emploi et l’insertion (31% vs 18%) ;
- L’innovation (29% vs 18%) ;
- Le développement de modèles de consommation et de production (25% vs 10%).