La France et l’Europe ont besoin d’une économie puissante et indépendante. Or, l’essor de l’économie repose sur celui des entreprises.

La force des entreprises dépend du talent des salariés, d’une part, et de la solidité de leurs capitaux, d’autre part. L’épargne en Europe et en France ne manque pas, c’est un atout essentiel. Mais elle est mal mobilisée.

Il est urgent de remobiliser le capital européen vers une épargne utile aux entreprises et rentable pour les épargnants. Cette décision hautement politique, parce qu’elle touche l’ensemble de la société civile, garantira l’autonomie des entreprises européennes dans leurs décisions stratégiques et organisationnelles.

Il est donc nécessaire de renouer la confiance entre l’épargnant européen/ français et l’entreprise européenne/ française pour garantir l’indépendance de long terme de nos économies. L’actionnariat individuel et salarié en est un facteur de premier rang.

Ce Livre Blanc entend contribuer à la relance de l’actionnariat individuel et au développement de l’actionnariat salarié.

La situation de départ est insatisfaisante. Depuis une dizaine d’années, l’actionnariat individuel recule dans notre pays.

À ce titre, il faut saluer la promulgation le 22 mai 2019 de la loi PACTE. Ce texte, très attendu, est un souffle de modernité pour le modèle capitaliste français.

C’est un coup d’accélérateur pour une meilleure répartition de la valeur. Les dispositifs d’encouragement sont en effet nombreux : suppression du forfait social sur la participation versée dans les entreprises de moins de 50 salariés et sur l’intéressement dans les entreprises de moins de 250 salariés, forfait social a baissé à 10 % sur l’abondement des achats de titres de l’entreprise dans les PEE, plafond de la décote sur le prix des titres souscrits par les salariés porté de 20 % à 30 %, possibilité pour l’employeur de verser un abondement unilatéral dans les fonds d’actionnariat sur le PEE, simplification de l’actionnariat salarié dans les sociétés par actions simplifiées… La liste est longue, tant mieux !

L’actionnariat individuel est bénéfique, ensuite, pour notre économie. Trop d’argent dort encore aujourd’hui dans les bas de laine des Français. Un chiffre est d’ailleurs troublant : le livret A, à la rentabilité négative au regard de l’inflation, a la préférence de plus d’un épargnant sur quatre !

Nous sommes les champions de l’épargne, alors que cet argent épargné pourrait être beaucoup plus utile et apporter un regain de dynamisme, en soutenant l’effort d’innovation et en aidant à la conquête de nouveaux marchés, partout dans le monde. Ce regain de dynamisme créerait de la valeur et génèrerait davantage d’emplois.

Le troisième bénéfice – et non le moindre – se situe au niveau de la société civile dans son ensemble. Il y a, dans notre pays, un manque incontestable de culture économique et financière. La faute à une place trop réduite accordée aux sciences économiques et sociales dans l’enseignement.

Or, renforcer l’actionnariat individuel et salarié permet de réimpliquer les Français dans la vie des entreprises. Ce lien doit dès aujourd’hui être réenchanté pour développer des échanges constructifs ainsi qu’une meilleure compréhension du monde actuel.

Les acteurs économiques que nous sommes avons un immense rôle à jouer : c’est la raison pour laquelle les membres de l’Observatoire des Actionnaires d’Avenir (OAA, Think & Do Tank de l’Institut du Capitalisme Responsable) proposent des études, participent à des colloques et des évènements pédagogiques sur la Bourse et ont milité activement – et avec succès ! – à la création d’un PEA jeunes destiné à sensibiliser très tôt les citoyens à l’investissement utile.

Alors, développons l’actionnariat pour toutes et tous ! À nous entreprises, dirigeants et experts de nous engager plus encore. Ce Livre Blanc, pensé par des entreprises pour les entreprises, aux côtés d’experts, regorge de conseils opérationnels, de bonnes pratiques et de témoignages.

Ce travail mené par l’OAA est une feuille de route illustrée, simple, concrète et indispensable pour aider à la mise en place de démarches d’actionnariat individuel et salarié. Quelle que soit l’entreprise et sa taille, chacune peut se lancer dans cette belle aventure en engageant des actions à sa mesure !