COVID-19 : quels impacts sur la mixité dans les entreprises ?
La France est toujours en tête – après les Assemblées Générales 2020 – en termes de mixité des Conseils des grandes entreprises, avec encore du chemin à faire pour les Comex.
A l’issue des Assemblées Générales du 1er semestre 2020, la France, avec 45,4% de femmes dans les Conseils du SBF 120, reste sur la 1ère marche du podium des grands pays au niveau mondial.
En regardant de plus près cette moyenne, on observe que 36% des sociétés du SBF 120 comptent 50 à 60% de femmes dans leur Conseil, tandis que 6% ne sont pas au seuil de 40% requis depuis 2017 par la loi Copé Zimmermann. Comme l’an dernier, les sociétés du SBF 120 comptant 30% ou moins de femmes dans leur Conseil ne sont pas de droit français.
En revanche, les Présidences de Conseil ne suivent pas la même dynamique. Le SBF 120 compte peu de femmes Présidentes de Conseil, désormais 8 et non plus 6, grâce à l’élection d’Angeles Garcia-Poveda à la Présidence de Legrand et grâce à l’entrée de La Française des Jeux dans l’indice SBF 120, dont Stéphane Pallez est Présidente-Directrice Générale.
Les Comités exécutifs ou Comités de Direction du SBF 120, quant à eux, comptent 21,2% de femmes en juin 2020, progressant de 1 point par rapport à l’an passé. Cette moyenne traduit néanmoins des réalités extrêmes, puisque la fourchette de mixité de la plus haute instance exécutive des sociétés du SBF 120 va de 0% à 50%.
Il est particulièrement intéressant de noter que parmi la dizaine de sociétés du SBF 120 comptant plus de 35% de femmes dans leur Comex/Codir, 3 sont dirigées par des femmes : Gecina, Maisons du Monde et Eramet. D’une façon plus générale, le taux moyen de féminisation des Comex/Codir des sociétés du SBF 120 dirigées par une femme est de 30%, quasiment 10 points de plus que la moyenne de l’indice.
En revanche, 13% des sociétés du SBF 120 ne comptent en juin 2020 encore aucune femme dans leur Comex/Codir ou ne déclarent pas celui-ci.
En tête des sociétés engagées, ayant Conseil et Comex les plus féminisés, on note Mercialys, Maisons du Monde, Danone, Gecina ; Maisons du Monde et Gecina étant également dirigées par une femme.
Enfin, il était déjà observé que la féminisation des Conseils avait largement contribué à rajeunir, internationaliser et diversifier les compétences de ceux-ci. Ces évolutions transformatives se sont poursuivies lors des dernières AG, avec une diversité des compétences, notamment dans la RSE et le digital, portées par des femmes. Ainsi Marie-Claire Daveu, grande spécialiste du Développement Durable et membre du Comex de Kering entre au Conseil de Crédit Agricole, et Jean Liu, Présidente de DiDi Chuxing, la plus grande plateforme digitale de transport sur application mobile en Chine, rejoint celui de Kering.
En conclusion, 77% des sociétés de l’Eurozone 300 ayant au moins 50% de femmes dans leur Conseil sont françaises. Un exemple !
par Floriane de Saint Pierre, Présidente d’Ethics & Boards