EDITO | Lancement de l'Observatoire de la Raison d'Être : Paroles d'Olivia Grégoire, marraine de l'Observatoire

Je fais partie de celles et ceux qui sont convaincus que le capitalisme, malgré ses défauts et ses faiblesses, reste le moins mauvais des régimes économiques. Depuis les années 1980, plusieurs épisodes ont révélé ses excès, mais il évolue désormais vers de plus en plus de responsabilité, surtout en Europe.

La loi PACTE est en ce sens un marqueur fort du mouvement vers un capitalisme plus responsable, vers un modèle qui intègre mieux les salariés, qui partage plus la valeur et le pouvoir et qui se positionne sur les enjeux de transition écologique et sociale.

A ce titre, la modification des articles 1833 et 1835 du code civil a introduit une véritable révolution, avec l’introduction de la raison d’être. Profondément transformative, elle permet d’orienter les engagements des entreprises, de formaliser leur vision de leur responsabilité sociale, sociétale et environnementale. Quand elle adopte sa raison d’être, l’entreprise s’engage : en se voulant transparente sur sa mission, elle donne à voir sa transformation par l’extérieur.

De nombreuses entreprises ont passé le cap. La prochaine étape est là : avec quels indicateurs leur responsabilité va-t-elle être évaluée ? Comment les construire ?

En lançant l’Observatoire de la Raison d’Etre, l’Institut du Capitalisme Responsable souhaite répondre à cette question à travers des travaux de recherche appliquée. Je suis heureuse de marrainer cet Observatoire, dont le but est d’inspirer et de partager des lignes directrices – concrètes et opérationnelles – sur l’articulation entre la raison d’être et le projet stratégique de l’entreprise. Ces lignes directrices seront structurées au sein d’un cadre. L’Observatoire illustrera ses propositions en s’appuyant sur les meilleures pratiques de Place observées à l’échelle internationale. 

10 000 entreprises pourraient faire évoluer leurs statuts d’ici 2025 : la raison d’être a le potentiel d’être un profond levier de transformation vers une mutation de nos modèles vers un capitalisme plus responsable.

Par Olivia Grégoire, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable