Digitales, hybrides, présentielles : l'avenir pluriel des AG
La digitalisation des AG, imposée par le COVID-19, a été favorablement accueillie par les actionnaires, notamment les plus jeunes. La preuve : le nombre de questions et de suffrages exprimés lors de ces AG digitales ou hybrides est en augmentation. Cette population active, qui ne peut pas toujours participer aux AG présentielles, a désormais l’occasion de participer à la vie sociale des entreprises dans lesquelles elles investissent.
Cette bonne nouvelle constitue aussi un défi pour les entreprises. Une fois la crise sanitaire passée, elles devront trouver le moyen de mobiliser la participation digitale des jeunes actionnaires, tout en préservant celle, physique, des actionnaires moins jeunes et moins technophiles. A cette fin, les solutions techniques se développent pour permettre une hybridation complète des AG : Amundi a ainsi pu proposer le vote en direct lors de son AG en 2021.
En outre, les ordres du jour des AG devront être adaptés aux préoccupations de ces nouveaux participants, particulièrement en matière de RSE. La prise en compte de considérations de long terme laisse espérer un actionnariat plus stable et plus fidèle à la société qui saura répondre aux attentes de ses actionnaires, indépendamment de ses résultats financiers à court terme. Il conviendra à cet égard de faire œuvre de pédagogie à l’attention des actionnaires afin qu’ils développent les connaissances nécessaires à leur vote, ce qui permettra de limiter l’influence des proxys et des activistes qui tentent d’imposer leur agenda à travers leurs recommandations.
Arnaud Grassullo
Docteur en droit et ancien étudiant de l’ESSEC Business School