« Je constate dans l’entreprise trois grandes évolutions... »

Je constate dans l’entreprise trois grandes évolutions : la digitalisation croissante, le poids de la RSE avec en premier lieu les enjeux climatiques, et enfin le développement du dialogue actionnarial en dehors des Assemblées.

La digitalisation croissante, qui n’est pas spécifique aux Assemblées Générales, impacte essentiellement les modalités de tenue des Assemblées, en particulier en matière de vote et de Q&A. Bien utilisée elle peut permettre d’améliorer la qualité des échanges avec nos actionnaires.

Les sujets RSE et surtout climatiques sont désormais au centre des attentes d’information et de dialogue de la part des actionnaires, qui portent une attention croissante à la qualité, l’exhaustivité et l’homogénéité des reportings émis sur ces aspects. La question des standards est critique, notamment pour l’Europe qui a pris de l’avance avec un projet de Directive européenne sur ce sujet. C’est dans ce contexte que les IFRS (International financial reporting standards) viennent de créer l’International Sustainability Standards Board, avec l’objectif de créer un référentiel reconnu dans les diverses régions du monde.
Le suivi des performances « climatiques » des sociétés peut se révéler très complexe, aussi je pense qu’un effort sera nécessaire pour parler un langage commun qui ne soit pas réservé aux seuls initiés, et rendre ainsi les principaux concepts et instruments de reporting aussi accessibles que possible à l’ensemble des actionnaires.

Enfin, le dialogue permanent avec les actionnaires en dehors des Assemblées Générales continuera à mon sens à se développer. Les échanges en amont des Assemblées permettent de cibler au mieux les thématiques abordées pour qu’elles répondent aux attentes des actionnaires, qu’ils soient salariés, individuels ou institutionnels mais aussi aux attentes des agences de conseil en vote. Le dialogue post Assemblée devrait également se développer, sur la base du principe de réactivité. Celui-ci veut que le Conseil réagisse aux votes exprimés en Assemblée, qui seront probablement moins unanimes dans l’avenir que ceux que nous avons connus jusqu’alors.

Jean-Pierre Clamadieu
Président du Conseil d’administration d’ENGIE