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Thierry Déau
26 01 2022

La taxonomie, aussi importante que l‘invention du dictionnaire

La taxonomie marque une étape majeure dans la régulation financière et l’analyse environnementale. Elle joue exactement le même rôle que le dictionnaire de l’académie française après sa création en 1634 : auparavant l’orthographe était une donnée largement à l’appréciation de celui qui tenait la plume, avec ses variations régionales… Aujourd’hui, nous sommes dans la même situation, avec les investisseurs qui choisissent leur propre façon de mesurer la soutenabilité de leurs investissements, sans référence unique.
Alors bien sûr, on dira que le dictionnaire a diminué la poésie et la créativité de la langue, c’est certain, mais quel progrès pour la communication au niveau national ! La taxonomie est une avancée énorme, plus grande encore en ce qu’elle a vocation à donner une réponse à la question complexe « qu’est ce qui est un investissement durable », avec toutes les subtilités que cela contient en matière de chemin qui mène à la transition à partir de notre point de départ, de nos estimations sur le futur et de notre philosophie d’action. Ce n’est pas toujours facile à concilier, comme nous l’avons vu sur les débats nucléaire / gaz de part et d’autre du Rhin.

Utiliser la taxonomie, c’est bien sûr une charge, une discipline, qui demandera un temps d’adaptation, et aura un coût d’implémentation. Mais c’est aussi une libération : les investisseurs n’auront plus la responsabilité de choisir leur propre analyse de ce qui est durable ou ne l’est pas. L’obligation portée par le règlement européen est une obligation de reporting, ce n’est pas une obligation d’investissement. Ce règlement signe, pour les acteurs européens, le début de la fin d’une cuisine interne d’invention permanente de la durabilité et de son analyse. Cela permettra de se concentrer sur les investissements et leurs stratégies. Les entreprises, de manière similaire, verront, pour celles qui correspondent aux canons de la taxonomie, leurs efforts de démonstration considérablement simplifiés, ainsi que leur reporting.

Malheureusement, certaines activités, bien que contribuant à la transition, ne trouveront pas facilement leur place dans ce référentiel. On peut imaginer de nombreuses raisons, mais l’avenir les mettra en avant pour nous : la taxonomie est définie aujourd’hui, et des activités nouvelles apparaitront sans doute dans les années à venir, qui deviendront les exemples de « ce qu’il faut changer ». La taxonomie évoluera, ses critères se durciront : elle est vouée à s’adapter, comme un dictionnaire. Et saluons le fait que, contrairement au premier dictionnaire, il n’a pas fallu 60 ans pour finaliser la première édition !

Je pense que la taxonomie sera une arme pour la finance européenne et ses entreprises durables. La taxonomie est une obligation de transparence et de reporting : elle ne freinera pas l’afflux de capitaux vers nos entreprises, car la contrainte est faible pour un investisseur qui ne subit pas la pression de ses souscripteurs. En revanche, elle permettra aux souscripteurs qui le souhaitent d’orienter leur investissement vers ce qui correspond aux actions permettant d’atteindre la cible 2050. C’est aujourd’hui moins de 2% de l’économie, et il faut que cela augmente ! Cela aura des conséquences heureuses sur la finance européenne. Si vous croyez qu’effectivement l’économie s’alignera avec les objectifs de neutralité carbone, alors vous avez intérêt à ce que votre industrie financière soit la première à gagner de l’expérience sur ces sujets, et que son standard d’analyse puisse se propager au reste du monde.

Aujourd’hui, la taxonomie, qui est une œuvre titanesque, fait de l’Europe le continent le plus avancé en matière de transparence environnementale et, partant, de responsabilité sociale et environnementale des entreprises. C’est un avantage et une prouesse de l’avoir réalisé dans un cadre démocratique et j’espère que ce standard bénéficiera de la caisse de résonnance qu’est l’épargne européenne pour s’imposer face aux standards « de marché » qui ne manqueront pas de se développer hors de l’Europe. La fenêtre est étroite mais nous avons la main forte aujourd’hui : à nous de ne pas gâcher nos atouts. Ne nous contentons pas de l’utiliser comme un outil de reporting, faisons en un outil d’impact !

Thierry Déau
Président-Directeur Général de Meridiam
Membre du Jury des Grands Prix du Business et de la Gouvernance Responsables (pilotés par l’ICR)

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