Le déficit d’information des citoyens

L’Observatoire de la consommation responsable l’ObSoCo/Citéo publié en 2021 révèle une lame de fond en faveur de modes de vie et de consommation soucieux de leurs impacts environnementaux, sociaux et sociétaux. Il pointe également l’importance des attentes à l’égard des entreprises.

Une typologie des Français a été élaborée sur la base des comportements déclarés par les personnes interrogées dans des domaines aussi divers que l’alimentation, la mobilité ou l’habitat. Il ressort que 44 % des Français peuvent être considérés comme étant significativement engagés dans la consommation responsable. Celle-ci est donc largement sortie du cercle étroit des militants et rassemble des personnes aux profils contrastés.

Outre le coût, les principaux freins exprimés à l’engagement dans la consommation responsable renvoient aux entreprises : l’insuffisance de l’offre de biens et de services permettant de se comporter de manière responsable et le manque d’information sur ce qu’il convient de faire.

Il semble effectivement que l’information ait du mal à circuler entre les entreprises et les consommateurs/citoyens comme l’a montré le premier Baromètre de l’engagement l’ObSoCo/Trusteam. Seulement 14 % des Français interrogés estiment que les entreprises sont suffisamment impliquées dans la réponse à la crise écologique. 84 % se sont montrés incapables de citer spontanément une entreprise leur paraissant particulièrement engagée en faveur de l’intérêt général. Et si les Français se révèlent dans l’ensemble mal informés des actions effectivement engagées par les entreprises, ce qui en est perçu souffre d’un net déficit de crédibilité.

Philippe Moati
Professeur d’économie à l’Université de Paris,
Cofondateur de l’Obsoco