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Partage
30 01 2023

« Les partageux ».

En 1976, il n’y a pas eu de pluie d’avril à septembre. Face à cette sècheresse historique, une poignée de leaders paysans du Toulois ont réuni leurs collègues et imaginé une réponse collective et solidaire. Pour remplacer les pâtures et le foin il fallait a minima de la paille pour nourrir le bétail. Comme elle était rare ici, ils allèrent la chercher dans une région où elle était abondante. Ce qu’on appela après coup « la bataille de la Marne » fut un immense chantier mobilisant toutes les bonnes volontés. Des équipes se relayaient sur place pour la récolte, d’autres les remplaçaient sur les fermes et tous les moyens de transport – des trains aux convois de tracteurs – furent « mobilisés ».

La paille fut donnée par les Marnais mais « le plus émouvant est qu’ils ouvrirent leur salle de bain aux pauvres agriculteurs que nous étions alors » témoigne l’un d’entre eux. L’hiver était « assuré » et personne ne resta au bord de la route. Des histoires comme celle-là, il y en eut ailleurs et un agriculteur d’un territoire voisin me confia qu’au-delà de la fatigue et de la canicule, ce fut le plus bel été de sa jeunesse.

Des sècheresses comme celles de 1976, les scientifiques du GIEC prévoient qu’il y en aura une année sur trois. Mais aujourd’hui, lorsqu’il ne pleut pas au printemps, le prix de la paille s’envole…

Je crois profondément à la dignité du travail et à l’esprit d’entreprise mais je sais également que la seule loi du marché́ est une impasse et notamment dans la traversée des crises. Sans régulation, à toutes les échelles géographiques, notre humanité est menacée dans son existence même.

Entre un été de fin du monde et cet hiver aux fins de mois incertaines, le partage est également au cœur de la crise énergétique. Comment passer de 9 à 2 tonnes d’émission de carbone par personne quand 10 % des plus riches émettent 4 fois plus d’émissions de CO2 que les 50 % les plus modestes ? Décarboner sans partager relève d’une mission impossible alors que nous savons la triple urgence de lutter contre le dérèglement climatique, de protéger le pouvoir de vivre des Français et de rompre nos servitudes à l’égard de puissances corruptrices et totalitaires.

Bonne nouvelle : tous les travaux de prospective le confirment, il y a suffisamment de ressources aujourd’hui sur notre planète pour 8 milliards d’êtres humains et les agronomes étendent ce constat pour 9 à 10 milliards à l’horizon 2050. Le drame né du fait que ces ressources sont gaspillées et mal réparties.

Nous sommes à l’aube de découvertes scientifiques inédites et de nouvelles épopées technologiques mais il demeure que notre assurance-vie sera d’abord notre capacité à partager et à « vivre simplement pour que simplement tous puissent vivre ».

Le partage s’incarne dans de simples gestes fraternels et les mots de la civilité « après vous ». J’ai la conviction qu’il trouve sa source dans une dimension spirituelle  – au sens laïc du terme – qui nous ouvre, par la conscience de notre finitude à d’autres compartiments de l’existence, au refus de l’humiliation de l’autre et qui enfin nous affranchisse du matérialisme.

Le partage est l’essence même du politique : créer pour le temps présent des institutions justes et des processus garants de notre égale dignité et de notre maison commune. Il nous invite au cœur du chaos contemporain à privilégier les politiques publiques de prévention qui réduisent à la source les inégalités que l’Etat providence s’épuise à réparer.

À mon sens, le partage est, pour l’entreprise, consubstantiel de la création de valeur. Il se traduit dans la loi par la responsabilité du respect des droits humains au-delà de nos frontières européennes : devoir de vigilance, interdiction du travail des enfants et de la déforestation importée. Il devra également se traduire par une adoption française ambitieuse de la nouvelle directive sur le reporting extra financier. Nous avons là l’opportunité de réconcilier nos paroles et nos actes : un langage clair certifié publiquement constituera à terme une nouvelle page de nos comptabilités. L’équilibre capital-travail et la décence des écarts de rémunération doivent ainsi devenir des indicateurs de performance.

Face à la fiction du ruissellement dans un monde aux limites finies, nous devons par ce récit des impacts passer d’une veille croissance à une prospérité fondée sur l’innovation et la coopération.

Dominique Potier – Député, membre de la Commission des Affaires Economiques

Sortir de la tempête par le haut ! AG 2023 (1/5) | Le partage de la valeur au cœur des débats

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